Après l'accord des autorités politiques suisses, reste donc à
se procurer les fonds nécessaires et à entreprendre les
négociations avec la Compagnie du Paris-Lyon qui exploite la
ligne jusqu'à Salins. Au printemps 1856, un accord lie cette
compagnie française à la société neuchâteloise qui devient
Franco-Suisse.
Le premier coup de pioche est donné le 2 février 1856 à Combe
Germain sur le territoire des Bayards.
Le 24 juillet 1860, le " Premier train d'honneur " quitte
Neuchâtel à 8h00 pour atteindre Pontarlier à 11h35.
Il en repartira déjà à 12h05 pour être de retour au
chef-lieu à 16h10.
Aussi paradoxal que cela paraisse de nos jours, c'est à
Boveresse que le train marque le plus long arrêt, soit 28
minutes. On oublie aujourd'hui que cette station desservait,
jusqu'à l'inauguration du " Régional du Val-de-Travers " le 22
septembre 1883, tout le Haut-Vallon, soit 6000 habitants
répartis dans les six villages de Môtiers, Boveresse, Fleurier,
St-Sulpice, Buttes et La Côte-aux-Fées, sans compter La
Brévine.
Dès le 25 juillet 1860, la ligne est ouverte au trafic
régulier. L'horaire comporte quatre courses :
Cliquer sur les photos pour les
agrandir !
Au départ de Neuchâtel : 6h10 - 12h30 - 16h35
- 18h41
Au départ de Pontarlier : 5h05 - 10h22 - 17h50 - 19h00
Les temps de parcours étaient de 2h08 à 2h25.
En 2002, le TGV parcours la même distance en 40 minutes.
Toujours à titre de comparaison, voici l'exemple d'un horaire
de la diligence postale en 1856, alors que la ligne de chemin de
fer était en construction :
Neuchâtel : départ 17h00;
Rochefort : 18h40; Môtiers : 20h20; Les Verrières : 21h45 ;
Pontarlier : arrivée à 23h30, départ à 0h00 ; Salins : arrivée
3h30; Dôle : arrivée 7h00.
A Dôle, une correspondance par train existait en direction
de Paris soit : Dôle départ à 9h55; Paris arrivée à 18h35.
A noter que la plateforme de la ligne Neuchâtel -
Pontarlier et les travaux d'art (ponts et tunnels) avaient été
prévus assez larges dans l'optique de poser ultérieurement la
double-voie.
Le 6 novembre 1862 est inaugurée la section Mouchard -
Andelot - Frasne - Pontarlier assurant la liaison ferroviaire
de Paris à la Suisse par le Val-de-Travers.
En 1860, la Compagnie du PLM (Paris-Lyon-Méditérannée)
exploite non seulement la ligne Pontarlier - Neuchâtel, mais
encore celle du Littoral neuchâtelois entre Yverdon et La
Neuveville, au bord du lac de Bienne.
En 1890, la fusion de la société " Suisse Occidentale -
Simplon " avec la compagnie du " Jura - Berne - Lucerne "
donne naissance au réseau du " Jura - Simplon " qui sera
englobé dans les CFF le 1er mai 1903.
La grande partie des repères historiques développés
dans ce résumé est tirée de la plaquette "Le
chemin de fer Franco-Suisse et ses affluents régionaux" éditée
en 1960 par Sébastien Jacobi, à l'occasion du centenaire
de la ligne Neuchâtel - Pontarlier.
Certaines informations ont été tirées du livre "
Le Transjuralpin du Franco-Suisse au TGV " édité en
1985 aux éditions du Cabri par Patrick Belloncle et Jean Cuynet.